Métaux stratégiques et électronique : un lien étroit, mais contrasté
L’électronique moderne repose sur un petit nombre de métaux rares, mais essentiels. Leur contribution à la demande mondiale varie considérablement d’un métal à l’autre :
- Le gallium et le tantale sont à plus de 70 % dédiés à l’électronique ;
- Le ruthénium est utilisé à hauteur de 30 à 35 % dans les contacts électriques, les couches barrières ou encore les résistances ;
- Le rhodium, bien que ne représentant que 10 à 15 % de sa demande dans l’électronique, reste indispensable pour garantir des contacts ultra-fiables ;
- Le palladium intervient à 40 à 45 % dans la fabrication de condensateurs multicouches, de circuits imprimés et de connecteurs ;
- L’indium, quant à lui, est mobilisé à 45 à 50 % dans les écrans LCD et OLED via l’oxyde d’indium-étain (ITO).
Ces chiffres mettent en lumière l’importance de sécuriser l’approvisionnement en métaux critiques, pour accompagner les transitions numérique et énergétique. Cette sécurisation se heurte à plusieurs défis : forte concentration géographique de l’extraction et du raffinage, tensions géopolitiques, restrictions croissantes à l’exportation.
Des leviers pour une filière plus résiliente
Face à ces risques, plusieurs leviers peuvent être activés : le renforcement du recyclage, la relocalisation des capacités de raffinage en France ou en Europe, la substitution de certains matériaux ou encore une meilleure coordination entre filières industrielles.
Ce sont ces enjeux que l’OFREMI explore notamment à travers ses travaux sur le « coût de l’inaction », en évaluant les impacts économiques et environnementaux d'une rupture d’approvisionnement, par exemple en gallium, pour les secteurs industriels et les trajectoires de transition énergétique en France.
Vers une électronique plus durable
L’événement organisé par le CEA-Leti a permis de rassembler chercheurs, industriels et institutions autour d’une question centrale : Comment faire évoluer l’industrie des circuits intégrés face aux grands défis environnementaux contemporains – changement climatique, raréfaction des ressources, perte de biodiversité ?
Pour le BRGM et l’OFREMI, cette transition vers une électronique plus durable, sobre et résiliente ne pourra se faire qu’au travers d’une coopération renforcée entre les acteurs publics, industriels et scientifiques. C’est à cette condition que des chaînes de valeur plus robustes et responsables pourront être construites, au service des transitions de demain.